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Faut-il faire partir le gouverneur ou libérer l’équipe de Task force ? L’avenir de l’Ituri en dépendra

L’ultimatum de dix jours lancé par la société civile de l’Ituri au président de la République Félix-Antoine Tshisekedi pour procéder au remplacement du Lieutenant-Général Luboya Nkashama à la tête de cette province et la prise en otage de huit membres de la délégation de la Task force par la milice CODECO dans la région de Bambu en territoire de Djugu sont des grandes actualités qui alimentent les débats qui font couler beaucoup d’encres et de salives dans toutes les classes congolaises. L’opinion se demande qu’est-ce qui pourrait bien se passer face à cette triste réalité qui met l’État congolais devant ses responsabilités. S’il ne veut pas se soumettre à la demande de la société civile, comment fera-t-il alors pour obtenir la libération de l’équipe de la Task force ?

Toujours en attente des résultats escomptés de l’état de siège

En dépit de l’engagement de Chef de l’État congolais à restaurer la paix dans cette province, en y instaurant le régime spécial de l’état de siège depuis le 06 Mai de l’année 2021, la situation sécuritaire ne semble plus s’améliorer à cause des tueries en cascade des populations civiles enregistrées dans plusieurs entités. Le vendredi 18 Février 2022, la société civile de l’Ituri a parlé de plus de 165 civils tués dans le territoire de Djugu depuis le début de ce mois de février en cours.

Sans parler des exactions commises contre les populations civiles par des groupes armés en territoires de Mahagi, Irumu et Mambasa. Voilà l’une des motivations du bureau de coordination des forces vives ituriennes à demander le remplacement de l’actuel Gouverneur de cette province et le relèvement de tous les officiers militaires sous les yeux desquels les crimes odieux de Djugu se commettent régulièrement.

Des exigences de trop pour un groupe armé

Je pense que pour ce qui concerne les demandes de la société civile et de la milice CODECO, le Chef de l’État aura à trancher. Procéder au remplacement du gouverneur militaire de cette province ou à la levée de ce régime spécial dans les deux provinces. En tout cas, si les cartes sont bien jouées à son avantage, il ne pourra pas céder à la demande d’aucune de ces deux parties, du moins pour ce qui est de l’état de siège.

Parceque, outre cette condition de lever l’état de siège avant de libérer l’équipe de la Task force, ce mouvement rebelle exige aussi le cessez-le-feu pour permettre les négociations avec le gouvernement. L’intégration de ses combattants au sein des FARDC et leur prise en charge intégrale pendant le processus de désarmement, démobilisation et réinsertion communautaire. Il voudra obtenir également la libération de tous les détenus, membres de cette milice qui sont incarcérés à la prison centrale de Bunia et celle de Makala à Kinshasa.

Autant des conditions imposées par un groupe armé à un Etat qui se veut responsable, cela me dépasse. A l’heure qu’il est, le gouvernement semble être à une position de faiblesse s’il veut obtenir la libération de cette équipe qu’il a lui-même envoyé pour négocier avec des groupes armés dans cette province. En terme de football, je parlerai d’un but marqué contre son propre camp à l’avantage de l’adversaire.

Complicité ou une pure coïncidence ?

Ce que les gens n’arrivent pas à comprendre, c’est comment l’armée congolaise qui savait que l’équipe de Task force était dans la région où plusieurs factions de la milice CODECO sont actives a commencé à bombarder certaines de leurs positions. Il y ceux qui pensent qu’il fallait attendre le retour de l’équipe de la Task force de la région avant de procéder au bombardement des positions de l’ennemi.

Ce qui est contraire à d’autres personnes qui accusent plutôt l’armée d’avoir sacrifié la Task force parce qu’elle n’a jamais apprécié sa raison d’être. Moi aussi je me demande comment le gouvernement congolais a envoyé l’équipe de la Task force sensibiliser les groupes armés dans une province où il a instauré un régime exceptionnel pour mettre fin à l’activisme des groupes armés.

Début d’un nouvel élan ou la suite dans l’abîme

Maintenant que tous les regards sont tournés en Ituri particulièrement dans le territoire de Djugu pour voir l’action du gouvernement congolais face à l’étau qui lui est serré désormais au cou. L’avenir de cette province dépendra de la bonne ou mauvaise décision que prendra le gouvernement. La demande de la société civile peut être zappée en donnant l’argument de l’arrivée nouvelles unités des FARDC depuis quelques jours en appuis des hommes se trouvant sur les lignes de front. Mais celle de la milice CODECO est à prendre avec considération en montant des stratégies pouvant permettre d’obtenir la libération de l’équipe de Task force sans casse.

Gloire Mumbesa

Rédaction

Un collectif des blogueurs regroupant des jeunes journalistes, étudiants, analystes et intellectuels passionnés de l’écriture et de nouvelles technologies de l’information et de communication.

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