Ituri : Sept points essentiels à retenir de la conférence de presse du gouverneur après son retour de Kinshasa
Le gouverneur de la province de l’Ituri sous état de siège, le Lieutenant-Général Luboya N’kashama Johnny qui a regagné Bunia, chef-lieu de la province le mardi 1 er Mars 2022 en provenance de Kinshasa où il passé dix jours sur invitation du président de la République, a fait un point de presse ce même jour dans l’après-midi, à l’esplanade du gouvernorat de province. Pendant près d’une heure, devant les chevaliers de la plume et de plusieurs personnalités invitées à cette activité. Sept points essentiels sont à retenir de l’échange du gouverneur militaire avec la presse Iturienne.
1. L’arrivée prochaine en Ituri du président de la République
Aussitôt arrivé au gouvernorat, le gouverneur militaire a voulu s’adresser à la population qui l’a accompagnée de l’aéroport jusqu’au gouvernorat, avant de se livrer au jeu des questions et réponses des journalistes. Pendant son adresse à la population en swahili, la langue la plus parlée dans cette partie du pays, il a annoncé l’arrivée en Ituri dans les prochains jours du commandant suprême des forces armées congolaises, Félix-Antoine Tshisekedi, chef de l’État.
2. Les investissements arrivent pour bientôt
En dépit de l’insécurité causée par des groupes armés dans plusieurs entités et qui mettent en mal le développement de cette province, le Lieutenant-Général Luboya N’kashama Johnny appelle la population iturienne à se préparer pour des grands investissements qui s’annoncent pour bientôt. Et selon l’autorité provinciale, la jeunesse Iturienne semble être le grand bénéficiaire grâce aux grands marchés qui seront attribués aux grandes entreprises. Plusieurs jeunes vont se retrouver dans des infrastructures, agriculture, pêche et élevage au lieu que cette jeunesse se retrouve dans la forêt pour faire la guerre.
3. Des opérations militaires vont se poursuivre contre les groupes armés
Le gouverneur militaire a annoncé devant la presse, la poursuite des opérations militaires dans toutes les entités où la quiétude et la paix de la population sont menacées. Le Lieutenant-Général Luboya N’kashama Johnny reste confiant au retour de la paix dans cette province, surtout avec l’arrivée des nouvelles unités et de la logistique dans la province pour renforcer l’effectif militaire afin de répondre aux attentes de la population.
4. La prise en otage de l’équipe de la Task force
Le Lieutenant-Général Luboya N’kashama Johnny a tenu à rappeler la mission de la Task Force avant de préciser que cette équipe ne dépend pas de lui, mais plutôt du Président de la République lui-même. Et pour l’autorité provinciale, la prise en otage de l’équipe de la Task force a eu lieu pendant que l’autorité croyait que cette équipe était déjà de retour de la zone, car sa mission à Bambu était d’un « aller-retour ». L’opération aérienne faite par l’armée le même jour de cette prise en otage, contre les positions cibles de l’ennemi, loin de Bambu était déjà programmée bien avant. Pour dire, qu’il ne s’agissait pas d’une opération militaire menée pour faire tuer l’équipe de la Task force.
5. La société civile doit apprendre à respecter l’armée
Le Lieutenant-Général Luboya N’kashama Johnny invite la société civile au respect de l’armée et à ne pas s’interférer dans les affaires qui concernent l’armée. Comme une surprise pour l’autorité provinciale, l’homme de la société civile qui fait des navettes devant le cabinet du gouverneur pour chercher les moyens financiers, multiplie des sorties médiatiques contre le gouverneur alors qu’il peut venir au cabinet du gouverneur, s’adresser directement à l’autorité et poser les problèmes qui lui gênent. Sans mancher ses mots, le gouverneur militaire déclare avoir appuyé financièrement cette structure citoyenne par le truchement de son coordonnateur qui passe récupérer de grands moyens au nom de la société civile.
6. La province paye seulement les subsides des élus provinciaux et non leurs émoluments
Avant d’aller plus loin, le gouverneur militaire a voulu apporter des lumières sur la question des émoluments des députés provinciaux que la province ne paye pas et qui viennent du gouvernement central. Par contre, ils reçoivent de la province, les subsides qui n’arrivent pas depuis maintenant plusieurs mois contrairement à leurs émoluments qui arrivent chaque mois. Pour s’expliquer de ce non paiement des subsides des élus provinciaux, l’autorité a parlé 50.000 dollars américains que la province paye chaque mois de la dette de 1 million de dollars que son prédécesseur avait pris dans une banque au motif de payer les subsides de 4 mois de ces députés provinciaux. C’est au moins 320.000 dollars américains qui avaient été donnés aux députés provinciaux sans connaître la destination du reste de la somme empruntée qui avoisine 720.000 dollars américains.
7. Le caucus de l’Ituri peut faire des déclarations, alors contre ceux qui tuent il fait quoi ?
Pour ce qui est de la dernière sortie médiatique du président du caucus des parlementaires de l’Ituri souhaitant le remplacement de l’actuel patron de l’état de siège en Ituri pour insuffisances des résultats, d’après le président de caucus, le gouverneur militaire a répondu en ces mots :
« Moi je suis militaire, je ne suis pas un politicien, le caucus des députés, ça fait dix-huit ans qu’ils font de déclarations. Moi je pose la question, quand CODECO va dans un site de déplacés, elle tue même de petits enfants, endommage leurs organes génitaux, ça signifie quoi pour ce caucus de députés ? Qu’est-ce qu’ils ont dit aux CODECO ? Donc ces gens là sont prêts à les élire mais ils ne sont pas prêts à les écouter ? Non, eux, ils n’ont qu’à faire leur déclaration », a-t-il chuté.
Gloire Mumbesa
Rédaction
Un collectif des blogueurs regroupant des jeunes journalistes, étudiants, analystes et intellectuels passionnés de l’écriture et de nouvelles technologies de l’information et de communication.