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Ituri: de l’inculpation aux enchères

Par Prisca Mongita

Au regard du monde, l’Ituri est à la barre, inculpé et victime à la fois. Les spectateurs savent en tirer l’histoire à raconter en leur guise.

L’Ituri des années 2000 était pluvieuse, le sang mêlé d’eau de pluie ruisselait dans les rues et dans les canniveaux jusqu’à la rivière Shari. L’histoire s’ensuivait d’émoi et effroi à cause des complots. Puis vient la prétendue accalmie, ce serait grâce aux forces internationales, vous entendrez dire. Mais le diable était toujours là, errant en plein jour, le décor était déjà planté.

2017-2023

Lorsque vous êtes hors frontières de l’Ituri, soit à « 2000 kilomètres » ou plus, vous serez surpris de lire sur les rares articles en ligne, la déscription de ce qui se passe par ici. Vous apprendrez que certains villages sont inoccupés, des enfants ne fréquentant plus l’école,… vous ne serez pas épargnés de bilan de perte en vies humaines. Mais tout se résumera dans le sous-entendu « c’est de la faute de l’Ituri ».

Ce qui se raconte comme cause

Depuis, en position de tirs: des vieilles histoires renaissent, tantôt du 20e siècle, tantôt des faux pretextes, tantôt des confusions. Allez-y comprendre 20e Siècle. Faux pretextes. Confusions. Nouvelle administration. Négociation.

Et ensuite?

Des tentatives des solutions se prolongent constamment. Débout congolais avait suggeré le Père Boka, en réponse, « Nous nous levons main dans la main », disent les jeunes.

Pour le sociologue Pilo Kamaragi, « le congolais devrait s’asseroir pour réfléchir[…] », suggère-t-il en réponse à l’hymne national, comme qui dirait, le congolais serait débout depuis trop longtemps sans trouver des solutions.

Je dirais, peut-être se lever de la table mal servie et trouver un autre endroit où s’asseroir et réfléchir?

L’endroit idéal

(Kinshasa), Sun City Nairobi, Luanda,… loin de ces endroits exotiques? L’idéal endroit c’est l’Ituri. Pas dans des rencontres de confort et formalités. Mais dans des rencontres qui sortent du commun, de par ceux qui y participent: mixité d’origines et de potentielialités à exploiter.

Par exemple :

Il urge d’asseoir des rencontres qui s’eloignent de l’intra- et l’inter- communautarisme. Des rencontres qui réunissent des fils et filles congolais vivant en Ituri et se sentant concernés par la réalité humaine.

Des discussions plus ou moins résilientes, tourner le regard vers des questions plus solutionneuses aux problèmes que l’on sait déjà. Louer des actions des uns et des autres ayant déjà marqué les pas. Rendre ce genre de rencontres viral. Balayer les crimes et les images des corps ensanglantés sur l’internet par des sourires d’espoir, des des événement où les humains sont non seulement expressifs sur le désir du monde qu’ils attendent de l’Ituri, mais agissent quant à ce.

Étiez-vous au Gala de la paix du 7 mai dernier?

Si vous y étiez, vous auriez constaté la simplicité du vivre ensemble. La simplicité du commun accord des personnes n’appartenant pas à la même communauté, ne parlant pas le même dialecte, n’ayant pas vécu de la même durée en Ituri,… mais se mettant tous d’accord sur, « la paix « , oui, « l’entrepreneuriat »,  « l’entraide ».

Vous auriez attendu, le conférencier dire que la paix est une affaire de tous, allant même loin, et aussi des animaux, pourquoi pas la nature? Quand les humains s’entretuent, ils embarquent dans leur querrelle tout ce qui les entoure. Allez-y attaquer un cavalier sur son cheval, vous verrez ce dernier prendre instinctivement la poudre d’escampette.

Et alors?

L’Ituri est immensément riche, elle perd beaucoup faute de la guerre; les êtres humains, les gros et petits bétails, puisque ceux-ci se déplacent et d’autres ne survivent guère, la biodiversité,… bref, il n’en reste pas peu, nous avons encore de quoi vendre.

Vous vendre vous, votre proche, ami ou connaissance, vendre l’Ituri, pas dans le sens figuré, par crainte de tomber dans le camps de l’ennemi. Mais VENDRE « faire valoir », « promouvoir « . Le plus offrant n’est personne d’autre que l’iturien.

Allez-y, les dés sont jetés.

Prisca Mongita

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