A l’arrivée des autorités en Ituri, les vraies victimes sont souvent étouffées d’exprimer leur vraie peine aux gouvernants
Par la Rédaction
«Les messages qui se transmettent à vous chers gouvernants de notre pays, sont les plus souvent maquillés», a confié à ITURIKWETU.NET un habitant de Djugu ayant fui la guerre à Bunia, chef-lieu de la Province de l’Ituri, message traduit de swahili.
«La misère de la population de Djugu est au-delà de ce qu’on vous communique», a-t-il poursuivi.
Évidemment, plusieurs délégations s’en sont suivies en province de l’Ituri, dont la visite n’a accouché aucune solution aux problèmes de cette province.
Les ituriens s’exclament jusque-là en se demandant si pourquoi après des multiples navettes, de « va et vient » des autorités de la République Démocratique du Congo dans cette contrée, il ne s’observe pratiquement aucun changement, ce qui laisse entrevoir une sorte d’obstruction dans la transmission des peines réelles de la population à qui de droit.
Chère prochaine délégation, il se peut que les ituriens sollicitent de votre part une attention particulière, contrairement à vos précédents passages.
«Quand l’autorité vient, qu’il lui plaise d’abord d’écouter les petits peuples. Il ne suffit pas seulement d’écouter le gouverneur et ses gens. Eux, ils ne souffrent pas comme les habitants de Djugu. Ils disent ce qu’ils écoutent seulement. Mais, nous, nous allons dire ce que nous traversons là-bas [dans nos milieux à Djugu ndlr]», propos encore traduits de swahili.
En outre, depuis maintes reprises, les émissaires du gouvernement ou de la communauté internationale n’acceptent quasiment plus de passer une seule nuitée sur le sol iturien.
«[…] ils ne dorment même pas ici. Ils écoutent seulement le gouverneur […] Comment sauront-ils ce que nous vivons ? Pour découvrir là où suinte une maison, il faut y rester au moment de la pluie. Nous apprenons qu’à Goma aussi il y a la guerre, mais là, les autorités dorment quand même, mais ici […]»
Il faut rappeler qu’un bon nombre d’autorités nationales comme internationales arrivent en Ituri et repartent sans trace. Pendant que certains profitent des missions pour venir installer leurs nouveaux partis politiques ou pour une précampagne, pour d’autres, on ne sait même pas comprendre les raisons de leur arrivée à Bunia.
Si le prochain arrivant en Ituri c’est Jean-Pierre Bemba, Ministre de la Défense nationale et des Anciens Combattants de la République démocratique du Congo ou un autre membre du gouvernement, ce serait mieux de repartir avec de bonnes résolutions pour mettre fin aux conflits qui s’éternisent dans cette partie du pays.
Rédaction
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