Ituri: la mort d’un enfant pygmée déplacé de guerre par manque des soins de santé et de nourriture
Par Kaïse Mug
Un enfant pygmée, déplacé de guerre, est mort ce mardi 9 juillet 2024 suite au manque d’accès aux soins de santé et au manque des nourritures. Un cas de mort qui devrait interpeller le gouvernement congolais et ses partenaires ONG à tourner leurs regards aussi sur les peuples autochtones pygmées qui vivent en situation de déplacés de guerre à travers plusieurs entités de l’Ituri menacées par l’activisme des groupes armés locaux et étrangers.
Ce qui est vrai, dans mon pays, la République Démocratique du Congo, les pygmées, peuples autochtones sont protégés par la loi n°22/030 du 15 juillet 2022 portant protection et promotion des droits des peuples autochtones pygmées.
Malheureusement, ils n’ont jamais bénéficié d’une attention particulière en tant que groupe ethnique autochtone pourtant cette même loi garantit leur accès à la justice et aux services sociaux de base comme l’éducation ou la santé.
Cet enfant décédé et sa famille, ont parcouru une bonne trentaine des Kilomètres, fuyant les atrocités des groupes armés dans la région minière de Andisa – Lodjo en secteur de Banyali-Kilo dans le territoire de Djugu et se trouvent présentement dans le groupement Mabilindeyi en limite avec la commune rurale de Mongbwalu.
Sur place, ces pygmées sont dépourvus de tout et n’ont aucune assistance sanitaire ni alimentaire. Pour David Kpengi, responsable de la famille de cette victime, l’enfant souffrait de la toux accompagnée de la fièvre depuis qu’ils ont commencé à se déplacer d’un endroit à un autre suite aux violences armées de la région. Des symptômes de la grippe ou de la rougeole qui n’ont pas bénéficiés d’une prise en charge sanitaire et par manque de nourriture, l’enfant est décédé.
« Nous souffrons beaucoup à cause de ces violences. Nous étions pourtant bien chez-nous mais aujourd’hui nous errons partout, sans aucune aide. Nous n’avons pas à manger, nous n’avons pas des médicaments. Je viens de perdre mon enfant, il a été malade depuis qu’on a quitté Lodjo, Beba et jusqu’ici où il est mort. Il n’y avait pas des nourritures ni des médicaments comme il souffrait de la toux », regrette-t-il.
A écouter M. Kpengi, il y a plusieurs personnes, parmi ces déplacés pygmées, estimée à plus de 150 ménages, qui présentent des signes des maladies qui nécessitent une assistance des autorités pour leur prise en charge.
Les autorités locales et les forces vives reconnaissent également cette situation précaire que traversent ces peuples autochtones et plaident pour que les ONG humanitaires arrivent dans la région pour les assister.
Comme d’autres personnes déplacées de guerre peuvent bénéficier de l’aide venant du gouvernement et des ONG dans la province du Nord-Kivu ou dans celle de l’Ituri, ces pygmées déplacés dont leurs conditions de vie sont très misérables, ont aussi le droit de recevoir un coup de main de votre part. Ils ne devraient aucunement pas être victimes de préjugés que certains dans la société font sur la catégorie de leur personne.
Rédaction
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