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Bunia : « être albinos ne m’a pas empêché d’être père de famille », Thomas Mubalekele

Par Janviette Isenge 

Les personnes atteintes d’albinisme sont souvent confrontées à la discrimination dans la société à cause de la couleur de leur peau, leurs yeux et cheveux. Dans certaines cultures, elles sont même victimes de sacrifices rituels car elles sont perçues comme étrangères aux êtres humains. Cependant, Thomas Mubalekele n’a pas laissé ces croyances l’empêcher de trouver l’amour et de fonder une famille. 

Nous sommes à Bunia, ville capitale de la Province de l’Ituri à l’Est de la RDC où vit cette famille heureuse comme le témoigne le père. Malgré son albinisme, il a trouvé une partenaire à la peau noire avec qui il a eu trois enfants. Il les scolarise, nourrit et élève comme tout père de famille le ferait.

« Je suis albinos, mais Dieu m’a béni avec une femme à la peau noire. Malgré nos différences, nous avons fondé une belle famille. Nous sommes heureux et nous nous aimons, indépendamment des préjugés sur les albinos. La mère de mes enfants est la meilleure épouse à mes yeux, et elle pense la même chose de moi », confie-t-il.

Thomas ajoute :

« En tant que père, je subviens aux besoins de ma famille. Mes enfants sont nourris, scolarisés, soignés et vêtus selon mes moyens. Je n’ai pas de travail fixe, mais je me débrouille. Je fais tout mon possible pour ma famille, et je dirais que nous vivons par la grâce de Dieu. »

Accepté et aimé par les siens, dans la société ce père de famille fait plutôt face à la discrimination et aux superstitions. Face à l’exclusion sociale, Thomas exprime sa difficulté à trouver un emploi décent en raison de sa condition.

« En tant qu’albinos, ce n’est pas facile de trouver du travail. Les gens me rejettent à cause de la couleur de ma peau. Ils ont peur de moi simplement à cause de mon apparence », dit-il.

Il poursuit en s’adressant directement au lecteur :

« Quand tu essaies de vendre quelque chose, les gens disent que le produit pourrait se perdre juste parce que tu es albinos. Ils pensent que tu es sorcier. »

Au milieu de ces épreuves, Thomas estime que trouver l’amour en tant qu’albinos est rare, sauf si l’homme est riche. Il témoigne de l’amour sincère de sa femme, avec qui il mène une vie conjugale heureuse depuis six ans.

Selon la statistique de l’Organisation pour le Bien-Être des Albinos au Congo (OBEAC), à Bunia, les personnes atteintes d’albinisme identifiées à ces jours sont 37, contrairement à d’autres provinces du pays où elles sont beaucoup plus nombreuses. Le traitement accordé aux albinos reste à revoir au sein de la communauté, à la place de nourrir des stéréotypes à leur sujet, les habitants de la ville de Bunia devraient privilégier l’inclusion de ces personnes minoritaires.

Janviette Isenge

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