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De la réparation des fistules à la révolution des mentalités, Denis Mukwenge face aux électeurs ituriens à Bunia

Par la Rédaction

A Bunia, capitale provinciale de l’Ituri, l’ambiance de défilement des candidats présidents se poursuit. Ce jeudi, 30 novembre 2023, c’est le tour du Docteur Denis Mukwege. Comme ses trois autres colistiers arrivés dans cette ville aux heures du soir, lui, non plus, n’en fait pas exception. Et l’adresse du meeting reste la même : la tribune officielle.

Après près de 25 ans de service du peuple congolais sous différentes formes – construction des hôpitaux et traitement des femmes fistuleuses et victimes des guerres, construction des écoles et centres d’encadrement, … voici que le Prix Nobel de la paix 2018, s’engage à la course présidentielle en République démocratique du Congo.

Argumentant son choix d’embrasser la politique, Il évoque qu’«aujourd’hui, beaucoup de jeunes sont nés et ont grandi dans la guerre, et s’interrogent sur leur demain. Nous ne demeurerons pas observateurs. J’ai beaucoup entendu et vu la souffrance des congolais», fustigeant la misère de la population qui ne fait que perdurer au vu des gouvernants.

Dans sa soif de gouverner aujourd’hui, le Prix Nobel de la paix envisage conduire la République démocratique du Congo à une révolution des mentalités pour accéder à un nouveau Congo et émergent.

Dans son secteur de prestation sanitaire, plusieurs années durant, Mukwege a travaillé, tendant la main au gouvernement de la République pour essayer d’accomplir ses divers projets au bénéfice de la société. Il n’avait jamais cessé de réclamer la paix.

Pour s’obtenir cette paix, ce candidat indépendant préconise «la réforme du système de sécurité ».

«[…] c’est pourquoi, ma première priorité au Congo, sera de redonner la paix. Mettons fin à la guerre. Et pour ce faire, nous devons nous unir, dialoguer et converger nos regards. Cependant, on ne peut pas obtenir cette paix si on n’a pas une armée et une police et un service de renseignements confortables ».

Poursuivant sur cet aspect, l’homme frôle l’idée d’inviter les forces étrangères au pays pour de quelconques interventions militaires.

«[…] de ce fait, pour avoir une armée forte, certaines conditions doivent être remplies: savoir quels outils on a? Quelles minutions? Quels genres de militaires on a? Qui sont les commandants de cette armée ?».

Docteur Denis Mukwege estime que l’armée congolaise est orpheline – les militaires n’étant pas bien pris en charge. Approfondissant la question, il préconise que les éléments de l’armée et la police ne doivent pas provenir d’une seule contrée plutôt de tous les 145 territoires nationaux.

Outre cela, il évoque le cas des éléments de groupes armés favorables au dépôt de leurs armes, le Prix Nobel prône la création de «village agricole», un Programme de Démobilisation, Désarmement et Redéploiement. A l’en croire, cette structure servira à occuper les anciens porteurs d’armes. Le «village agricole sera organisé comme une structure de l’armée avec un état-major, des brigades et des bataillons. Les bataillons seront constitués des jeunes habiles, capables de travailler dans l’agriculture, travailler avec des machines [de transformation des aliments, ndlr] à exporter. D’autres travailleront sur les infrastructures routières pour l’acheminement des aliments produits». Ce projet s’inscrit dans le cadre de la lutte contre la faim et la pauvreté.

En outre, tout immédiatement, Mukwege aborde le sujet sur l’escalade du taux de change.

«Qu’on ne vous trompe pas. Tout le monde vient vous dire, je baisserai le taux de dollar. Mais, il ne vous dit pas comment ? Je m’en vais vous expliquer : Pourquoi il y a hausse de taux de dollar? Puisque si vous cherchez de l’allumette, il faut voir l’Ouganda, l’eau minérale,… On ne fabrique rien [chez-nous, ndlr]».

Sur ce sujet, il offre à la foule son temps où il lui a dispensé la leçon sur le pourquoi de dépréciation du Franc Congolais, monnaie nationale, face au dollar américain. Pour y remédier, le « réparateur des femmes » promet l’implantation de petites usines de fabrication à Bunia pour tenter de réduire la dépendance avec l’extérieur en vue de baisser le taux de change de la monnaie locale face au dollar.

Par ailleurs, un autre cheval de bataille de Mukwege, c’est de lutter contre les anti-valeurs (la corruption,…). Dénonçant l’impunité, selon lui, tueur de la patrie, il promet de faire usage de la loi et la constitution pour cette lutte. Pour lui, une fois élu, les enfants apprendront dès l’école primaire, le respect de la loi, de l’État et des personnes semblables.

A signaler, Denis Mukwege Mukengere est un gynécologue congolais, né à Bukavu dans la province du Sud-Kivu, le 1er mars 1955.

Il fut ses études primaires et secondaires dans le chef-lieu du Kivu avant son démembrement en trois provinces.

Denis Mukwege Mukengere est titulaire d’un diplôme de médecine générale, obtenu à la Faculté de médecine de Bujumbura (Burundi) et une maitrise et spécialisation en gynécologie et obstétrique de la Faculté de médecine spécialisée d’Angers en France.

En 1999, il fonda l’Hôpital Général de Référence de Panzi dans la ville de Bukavu, et dont il assume le poste de médecin directeur.

Depuis la création de l’hôpital de Panzi, Docteur Denis Mukwege travaille et opère des survivantes de violences sexuelles et autres femmes avec des problèmes gynécologiques sérieux, notamment la réparation des fistules.

En 2009, il créa la Fondation Panzi pour coordonner un suivi des femmes physiquement soignées à l’hôpital de Panzi afin de leur assurer une réintégration socio-économique.

L’hôpital et la Fondation sont reconnus comme pionniers dans la lutte contre les violences sexuelles basées sur le genre et un plaidoyer pour les droits de la femme Congolaise.

Rédaction

Un collectif des blogueurs regroupant des jeunes journalistes, étudiants, analystes et intellectuels passionnés de l’écriture et de nouvelles technologies de l’information et de communication.

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