Djugu: au moins 4 centres miniers attaqués par CODECO, des femmes et enfants parmi les victimes
Par Sarah Abibo
Depuis le début de la semaine en cours, des attaques des deux groupes armés actifs dans le territoire de Djugu sont signalées notamment dans la chefferie de Bahema-Nord et dans le secteur de Banyali-Kilo.
Le vendredi 21 juin, les villages à forte activité d’exploitation artisanale d’or de Lodjo-Gangala, Lodjo-Dubele, Ariwara et Lodjo-Bihanda situés dans le secteur de Banyali-Kilo ont été la cible des miliciens CODECO.
Selon le responsable de G5, une structure regroupant les cinq communautés qui se réclament victimes des atrocités des groupes armés à Djugu, au moins 23 personnes ont péri dans cette attaque où des femmes, enfants voire des militaires loyalistes FARDC sont parmi les victimes.
« Au moment où nous vous parlons monsieur le journaliste, le bilan provisoire se présente comme suit: nous avons 23 morts, dont 6 FARDC, 4 femmes et 3 enfants. Plusieurs blessés sont entrain d’être amenés vers Mongbwalu et plusieurs autres personnes emportées dont le nombre n’est pas connu. Nous avons plusieurs maisons qui ont été incendiées par ces malfrats », indique Vital Tungulo, vice-président de cette structure, dans un extrait sonore diffusé à la radio canal révélation émettant depuis la ville de Bunia.
Il ajoute par ailleurs que
« La situation est très confuse, les miliciens CODECO continuent à contrôler les centres Ariwara, Bianda et Galayi. Et la population s’est massivement déplacée vers Pluto et vers Mongbwalu. »
Un jour avant, soit le jeudi 20 juin dernier, ces mêmes miliciens avaient attaqué Lodjo-Bihanda tuant ainsi 8 civils, incendiant aussi des maisons avant d’emporter d’autres personnes.
L’armée quant à elle, menace de passer aux opérations de grandes envergures contre ces deux groupes armés à savoir CODECO et les éléments d’autodéfense Zaïre.
« Tenez qu’il ne vous reste que peu de temps, si vous demeurez dans cette optique de troubler la quiétude de nos populations, vous aurez la punition de la même manière, et la plus grande punition sera un châtiment suprême de la république, et c’est un châtiment suprême de la république par les forces armées et par la police nationale et internationale », a déclaré le Lieutenant Jules Ngongo.
Le porte-parole de l’armée en Ituri appelle cependant ces hors-la-loi au respect de leurs actes d’engagement de cesser le feu.
« Pourquoi vous continuez à vous attaquer, à vous entretuer et à mettre à mal la population de Djugu. Pourquoi vous demandez le secours de l’armée ? À chaque fois que les CODECO attaquent, les Zaïre demandent le secours, pareil si les Zaïre attaquent. La meilleure façon de vous secourir c’est de cesser de vous entretuer. C’est ce que vous avez signé de ne pas vous attaquer mutuellement, et vous attaquez à la population », a-t-il laissé entendre.
Il faut le dire, malgré la signature des actes d’engagement à la cessation des hostilités, ces deux groupes armés ne cessent d’endeuiler la population du territoire de Djugu.