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Djugu : soupçonné d’héberger la milice d’autodéfense, un chef coutumier torturé à mbaü par CODECO, un bastion de cette milice

Par la Rédaction

L’un des chefs coutumiers du secteur de Banyali-Kilo en territoire de Djugu, a été torturé par les éléments appartenant à la milice CODECO il y a de cela quelques semaines à Mbaü, l’un des grands bastions de cette milice situé à quelques kilomètres de la commune rurale de Mongbwalu.

D’après les propres explications faites par le chef victime le vendredi 3 mai 2024, il avait été enlevé par des éléments de cette milice pendant qu’il faisait son champ pour l’acheminer à Mbaü.

 « J’ai été enlevé par les CODECO, quelques semaines seulement sont déjà passées. C’était dans mon champs, j’étais parti vérifier mes plantules. Brusquement, deux hommes sont venus derrière moi, l’un avait une arme et l’autre tenait la machette. Ils m’ont dit de les suivre parce que c’est moi qu’ils sont venus chercher. Et on est descendu jusqu’à Mbaü… Je ne pouvais pas résister, si non, ils m’auraient directement tué », a-t-il indiqué.

Ces hommes armés l’accusaient d’avoir hébergé dans son village des éléments de la milice d’autodéfense, leur ennemi. Ce qu’ils ont considéré comme une menace sur leur sécurité.

« Ils m’ont dit que dans mon village, j’héberge des autodéfenses qui sont entrain de les filer. J’ai tenté de m’expliquer mais ils ne voulaient pas entendre quoi que ce soit à part exécuter ce qu’ils m’avaient demandé, aller avec eux », déclare ce chef coutumier.

Pour avoir refusé de dénoncer ces éléments d’autodéfense qui se cacheraient dans son village, il a été passé à tabac. Il a été ligoté, fouetté et blessé par machette au niveau de ses biceps et côtes.

« Là-bas, j’ai été torturé, ils ont pris la machette pour me blesser ici, vous voyez des plaies ( il fait mouvement en soulevant son t-shirt pour montrer les plaies sur ses biceps et ses côtes). Ils me disaient que ces blessures étaient des cachets, de signes de souvenir. Ils m’ont violemment récupéré et me mettre face contre terre. Ils m’ont ligoté, déchirant en deux, ma vareuse de Juventus à l’aide de la machette et me serrer fortement les mains et  jambes »,

témoigne le chef victime avant d’ajouter :

« J’étais déjà un homme mort, voyant le sang qui sortait de mon corps et la douleur que je ressentais. Je ne pouvais pas faire le moindre mouvement avec mon corps, parce que j’étais toujours ligoté. Ils m’ont jeté dans le cachot où je suis resté jusque vers une heure du matin. » 

Dans cet entretien qu’il a eu avec la rédaction iturikwetu.net, la victime dit avoir été sauvée par le chef de cette milice dès son arrivée qui l’a référé à ses propres frais, à une des structures sanitaires de Mongbwalu pour des soins appropriés.

« C’est vers une heure du matin que leur chef est rentré, il leur a demandé où est-ce que j’étais. Il est venu là où ils m’avaient jeté au cachot, il a regretté vraiment ce que je ressemblais, il a lui-même commencé à couper les cordes qui me liaient les mains et les jambes. Il a ordonné qu’on m’amène à une structure sanitaire qu’il a lui-même indiquée pour soigner mes blessures. Quand je suis rentré chez-moi, je suis allé à cet hôpital où j’ai dit au responsable que je venais de Mbaü. Directement, il a appelé ce chef pour lui confirmer que j’étais déjà là », précise notre interlocuteur.

En dépit de l’instauration d’une administration spéciale dans cette province de l’Ituri, des groupes armés occupent certaines entités des territoires que comprend cette province. En territoire de Djugu par exemple, des populations vivant dans des villages que les groupes armés contrôlent sont soumis à plusieurs sortes de traitements inhumains desquels d’autres arrivent à perdre la vie.

Lire aussi : https://www.iturikwetu.net/mongbwalu-deux-chefs-davenues-enleves-lun-dentre-eux-execute-par-par-la-milice-codeco/

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