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Ituri-agriculture: un jeune agronome réussit à produire la pastèque à Bunia

La pastèque, aussi appelée melon d’eau, est originaire d’Afrique de l’Ouest, largement cultivée pour ses gros fruits lisses, à chair rouge, jaune, verdâtre ou blanche et à graines noires ou rouges. Les habitants de la ville de Bunia, habitués à consommer celle importée de pays voisin, peuvent désormais déguster la pastèque localement produite, grâce à la vision d’un jeune qui a pris le risque d’expérimenter la culture de ce fruit dans le chef-lieu de la province de l’Ituri.

Ses fruits qui pèsent généralement, à maturité, entre 2 et 5 kg, ils sont classés parmi les fruits appréciés, notamment à des grandes cérémonies nuptiales ou d’anniversaires où ils n’en manquent presque pas. Malheureusement sur le marché de Bunia, on ne trouve que ceux qui sont importés de l’Ouganda avec un prix plus élevé que s’ils étaient produits sur place.

Une vision qui conduit à l’autonomisation et au développement

Épris de volonté de contribuer à l’autonomisation, au développement et au bien être de son milieu de vie, ce jeune agriculteur s’est engagé dans la mise en œuvre de son petit projet visant à faire consommer local, ses frères. La pastèque reste encore, selon cet agronome, une nouveauté dans le mental des autochtones, «car ses consommateurs sont plus les nouveaux arrivants à Bunia,» estime-t-il.

Ir. Dido, l'expérimentateur de la culture de la pastèque 🍉 à Bunia.
Ir. Dido Djawotho, l’expérimentateur de la culture de pastèque 🍉 à Bunia.

Djawotho Uthera Dido, c’est de lui qu’il s’agit, un jeune agriculteur qui veut évaluer les potentialités économiques et financières de la culture de pastèque. Ingénieur Agronome de formation, il s’est spécialisé en foresterie à l’Université de Bunia, et c’est en 2019 qu’il a obtenu son Bac + 5. Outre le soucis de vouloir mettre à profit son savoir d’agronome, M. Djawotho, joignable en cliquant ici, n’a tout simplement pas voulu aller se rajouter à la file d’attente des jeunes diplômés, quémandeurs d’emplois.

De la culture de ce gros fruit, rempli de bienfaits, parfois faisant partie des prescriptions médicales, la visée du technicien est de chercher, tout d’abord, à inculquer la consommation du melon d’eau dans la tête de la population locale mais au-delà, il veut enrichir l’agriculture iturienne, notamment en intégrant la pastèque dans l’habitude culturale de cette province, étant donné que, d’après ce spécialiste forestier, la culture de ce gros fruit est moins exigeante par rapport aux autres (tomates, choux, etc).

[Ce champ] Réalisé à l’Ouest de la ville de Bunia dans le groupement Shari en chefferie de Bahema d’Irumu sur une superficie de 30 mètres carrés, «le semis n’était que de 125 grammes (125 g) de graines de pastèque, ce qui m’a rapporté près de 400 Kilogrammes (400 Kg) en 3 mois, avec des fruits qui pèsent jusqu’à 7 kilogrammes (7 Kg)», nous a-t-il révélé. Une façon pour lui de nous signifier que la culture de la pastèque est vraiment rentable.

Utile à consommer pour notre santé

Un homme qui savoure la pastèque 🍉 pour la première fois, il a rencontré l'agriculteur à pleine récolte.
Un homme qui savoure la pastèque 🍉 pour la première fois, il a rencontré l’agriculteur à pleine récolte. Photo de tiers.

Au cours de notre entretien, l’agriculteur a lancé un message à tous les amateurs de ce fruit et à ceux ne l’ayant jamais goûté, de bien vouloir accepter de consommer les produits locaux de notre sol iturien. Pour lui, nos produits locaux bio sont bien plus nutritifs contrairement à beaucoup d’importés qui se produisent au moyen d’engrais chimiques, ce qui n’est pas bon pour la santé. «Moi, je n’ai qu’utilisé de la bouse de vache, qui est un engrais organique», nous a-t-il précisé.

En guise de vertus, la pastèque contient du potassium efficace contre les crampes musculaires et les courbatures. Egalement bon pour le cœur, les graines de pastèque dilatent les vaisseaux sanguins, elles diminuent l’hypertension artérielle et préviennent ainsi les maladies cardio-vasculaires. Elle est autant riche en vitamine C qui renforce le système immunitaire, en bêta-carotène (pro vitamine A) qui intervient dans la vision ainsi qu’en vitamine B6 pour la formation des tissus et le bon fonctionnement du système nerveux, etc.

Si d’autres jeunes peuvent l’accompagner

Cependant, M.Djawotho qui projette réaliser, toujours à Bunia, un prototype de la pomme fruit dans les jours à venir, appelle à l’appui des jeunes qui ont le plus besoin d’accompagnements de leurs projets d’entrepreneuriat.

L’agriculteur et compagnons

«L’Ituri a une terre arable, la terre ne déçoit jamais. Nous avons mené beaucoup de batailles, cultivons maintenant. Évitons de perdre inutilement le temps, la terre rend plus que ce qu’elle reçoit», a conclu l’ingénieur Dido, s’adressant à tous les ituriens. Il invite les filles et fils de cette province, à valoriser leur sol. Ainsi, ce serait peut-être une manière de mettre fin aux importations des produits d’ailleurs, notamment la pastèque.

Rédaction

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Un collectif des blogueurs regroupant des jeunes journalistes, étudiants, analystes et intellectuels passionnés de l’écriture et de nouvelles technologies de l’information et de communication.

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