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Lutte contre le Covid-19 à Bunia, des enfants de la rue sont-ils sacrifiés ?

Des enfants de la rue dans la ville de Bunia sont parmi les oubliés des sensibilisations des masses sur le Covid-19. Chez-eux, le respect des gestes barrières n’existe pas, pourtant, plusieurs cas de décès liés à la pandémie de Coronavirus sont enregistrés dans la province de l’Ituri depuis son apparition au pays. Des grandes mesures ont été prises par les autorités afin de limiter sa propagation parmi la population. Cependant aucune mesure n’a été prise pour des enfants dits de la rue qui errent dans les rues de nos villes. Et n’est pas du reste, la ville de Bunia chef-lieu de la province de l’Ituri, qui accueille plusieurs enfants dans ses rues depuis les déplacements des populations des territoires touchés par des atrocités commises par des groupes armés.

Des mesures barrières ne sont toujours pas respectées

La première vague, la deuxième et la troisième viennent de passer et maintenant c’est la quatrième vague avec le variant Omicron qui ravage le pays. Et en ituri, aumoins une centaine des cas positifs ont déjà été enregistrés. Malgré l’appel des autorités à une stricte observance des mesures barrières contre le Covid-19 et l’interdiction de l’organisation des veillées mortuaires à domicile ainsi que le maintien de couvre-feu de 22h à 4h du matin, le relâchement des mesures barrières a été constaté aux différents niveaux dans la communauté.

Ils ont juste besoin d’accompagnement pour la prise de conscience de covid-19

Les enfants de la rue qui passent toutes leurs journées dans les rues de Bunia et certains qui y passent même nuit, semblent être les plus exposés. Je ne sais pas ce que pensent les autorités pour que ces enfants bénéficient de la sensibilisation ou alors leurs maladies infectieuses ne sont pas prises en considération dans la société. Ces enfants une fois atteints par cette épidémie, ils peuvent constituer un danger sanitaire au sein de la communauté. Certains de ces enfants que j’ai croisés le week-end dernier dans une des rues principales de Bunia disent ne pas être au courant de cette maladie. L’un d’eux qui est visiblement leur chef, âgé de treize ans du nom de Meschak me dit être au courant de cette maladie, mais il ignore tout ce qui va de sa prévention.

Dans ce groupe d’enfants de la rue, il y avait un autre à qui je n’ai pas demandé le nom, il me regardait avec les yeux de curiosité qui m’a poussé à lui demander s’il savait quelque chose sur le Coronavirus. Sans me répondre, avec sourire, il a caché son visage derrière le dos de son camarade qui m’a fait signe qu’il ne comprenait pas la langue Swahili. Après cette réponse, il me dira qu’il a été au courant lorsqu’il voyait en ville les gens se couvrir les bouches. A voir ces enfants de la rue, ils sont toujours ensemble, collés l’un à l’autre. S’il y a une épidémie dans la ville qui peut les atteindre, nous risquons d’enregistrer plusieurs cas de contamination voir de décès dans la société, de part l’ignorance et la mobilité active de ses enfants .

J’ai compris par cette petite entrevue que j’ai eue avec ces enfants de la rue que beaucoup parmi eux sont informés de l’existence de covid-19 mais les mesures d’accompagnement pour leur protection posent problème. Ceux qui distribuent des cache-nez dans des écoles, dans des sites de déplacés ou encore aux personnes démunies peuvent le faire aussi à ces enfants de la rue. Eux aussi, quelle que soit leur situation, ils ont aussi droit à être sensibilisés comme tout le monde. Cette quatrième vague de covid-19 qui arrive avec puissance, peut ramasser n’importe qui. C’est aujourd’hui qu’il faut réfléchir en montant des stratégies qui emmènent ces enfants à être sensibilisés et à respecter les gestes barrières.

La responsabilité de l’État s’invite

Je pense que l’État doit assumer ses responsabilités, celles de prendre en charge ces enfants et de les réintégrer dans leurs familles. Comme nombreux de ces enfants de rues de Bunia sont ceux qui viennent de sites de déplacés des atrocités de Djugu, l’État doit restaurer son autorité sur toute l’étendue pour permettre aux déplacés de guerres et à ces enfants à regagner leurs milieux d’origine. Au marché et dans la rue où ces enfants vivent, ils sont exposés non seulement au Covid-19, aux intempéries en tout genre, mais aussi et surtout à la criminalité urbaine.

Anastasie Neema

Rédaction

Un collectif des blogueurs regroupant des jeunes journalistes, étudiants, analystes et intellectuels passionnés de l’écriture et de nouvelles technologies de l’information et de communication.

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