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Tensions entre l’église catholique de Bunia et les autorités de l’état de siège : le gouverneur militaire serait-il excommunié ?

Par la Rédaction

Rien ne va plus bien depuis quelques temps entre les autorités de l’église catholique de Bunia et celles de l’état de siège. Ce dimanche 31 mars 2024, à l’occasion de la solennité de Pâques, à la première messe, à la paroisse de l’Annonciation Nyakasanza, la voix du diocèse de Bunia, a été haute voire très haute à l’endroit de toute autorité incapable d’accomplir son rôle ou les missions qui lui sont confiées au bénéfice de ses administrés.

De l’échec d’imposer la paix, passant par la non reprise des armes aux mains des membres de différentes milices actives en Ituri par l’Etat, le chef de l’église catholique de Bunia, condamne par ailleurs, l’usage de l’arme par des militaires pour intimider et taire les voix critiques. Pour Mgr Uringi Ucci, on ne doit pas arrêter à dénoncer ce qui ne va pas dans nos milieux de vie, dans notre pays. Quand les choses ne marchent pas bien dans un pays, il appartient aux serviteurs de Dieu de le dire publiquement.

Revenant sur les déclarations de l’autorité provinciale du 15 mars 2024 devant la presse, sans passer par quatre chemins, Mgr Uringi ne cesse de réclamer au général de lui emmener « les noms de ces religieux ou prêtres » quémandeurs et négociants de duel de l’or auprès de lui. Plusieurs jours après, toujours pas un nom cité par le gouverneur. Ce qui amène le prélat à voir en l’autorité, un homme qui ment au nom des serviteurs de Dieu. Ce silence du gouverneur assimilé à un mensonge, amène l’évêque à qualifier cet acte de « blasphème », et précise qu’un blasphamateur mérite la privation de communion.

A souligner que le climat entre l’église catholique de Bunia et l’état de siège en Ituri, se crispe chaque jour un peu plus sur fond du contenu d’un point de presse qu’avait tenu le gouverneur militaire de l’Ituri. Entourés de ses collaborateurs, et devant des hommes de médias, le patron de l’état de siège lâchait que certains religieux et abbés le fréquentaient pour soit, quemander de l’argent, soit négocier le duel de minerais. Ces demandes non satisfaites, indiquait le général, feraient la raison de le traiter de tous les maux « dans leurs églises ».

Le point de presse s’étant tenu vendredi, la nuit de dimanche à lundi 18 mars 2024, s’en était suivie la destruction méchante du bureau du Curé de la paroisse catholique de l’Annonciation Nyakasanza, par des «professionnels» inconnus qui, selon les sources paroissiales, disaient : « si vous l’attrapez, tuez-le ».

Il s’en était ensuite suivi d’une journée d’agitation dans le chef de fidèles catholiques dans l’enceinte de l’église et environs où la police était intervenue pour tenter de calmer les esprits surchauffés. Un jeune homme avait été même victime de leurs balles au genou.

Rédaction

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Un collectif des blogueurs regroupant des jeunes journalistes, étudiants, analystes et intellectuels passionnés de l’écriture et de nouvelles technologies de l’information et de communication.

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